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Tag leul sur Lux Tenebris EssgSujet: I wish you could see it ☽ Lizanael
Lisbeth Lefebvre

Réponses: 16
Vues: 768

Rechercher dans: Anciens RPs   Tag leul sur Lux Tenebris EmptySujet: I wish you could see it ☽ Lizanael    Tag leul sur Lux Tenebris EmptyVen 14 Oct - 22:44
I wish you could see it ☽ Lizanael
Nathanael
feat.
Lisbeth


 

 



 

 

We all have things we hold onto for ourselves, that we don't want anyone to know  Δ Karen Page

Tu ne t’en es pas rendue compte mais tu es devenue une toute autre version de toi-même avec M. Pharell, tu n’avais pas été spécialement froide ou distante un peu plus tôt avec lui, mais tu avais été plus professionnelle, plus rigoureuse. Dès l’instant où tu en avais fini avec le directeur du musée et étais venu chercher le brun à l’entrée, tu avais été juste toi-même, la jeune femme enjouée, souriante et surtout une amoureuse passionnée par les peintures. C’était un changement discret dans ta voix, dans ton attitude, tu étais plus détendue, moins stricte, presque plus légère comme si le poids de ton professionnalisme pesait sur ta frêle silhouette. Cela se voyait également sur les traits de ton visage qui s’éclairaient presque littéralement quand tu n’étais plus Miss Lefebvre la courtière en art. Tu l’ignorais mais c’était en réalité ton sang faerie qui s’exprimait, libérant son éclat et son charme, ce qui ne manquait jamais de faire tourner les têtes sur ton passage, mais tu n’y avais jamais prêté attention. Un détail qui échappait, sans doute, à l’homme qui t’accompagnait en cet instant, à moins que ses sens plus développés dont tu ignorais tout ne lui mettent la puce (#leul) à l’oreille.

Vous n’aviez pas mis longtemps à trouver la salle où était exposé le tableau que tu avais choisi pour cette première leçon impromptue avec M. Pharell. Tu connaissais tellement bien le musée, ses coins et ses recoins, sachant toujours quelles salles étaient moins bondées pour vous permettre de circuler plus aisément, sans perdre de temps néanmoins. Tu aurais pu passer par les raccourcis staff aussi, mais tu n’étais pas certaine que le directeur apprécierait que tu y sois avec un visiteur. Tu lui demanderais la prochaine fois – si prochaine fois il y avait. Sans vraiment t’en rendre compte tu étais restée un instant silencieuse devant ce tableau qui te parlait tant tu te retrouvais dans la jeune femme représentée sur la toile. C’est l’homme d’affaire qui te ramena sur Terre en se raclant la gorge sans réel signe d’impatience, mais plus comme s’il avait compris que tu t’étais perdue dans la contemplation de la peinture.

Au départ tu patauges un peu, comment décrire des couleurs, des traits à quelqu’un qui n’a jamais vu ? « Disons que j'en ai ma propre interprétation et j'ai bien peur que ça n'est à voir avec la réalité alors... » Tu souris, il comprend la difficulté que tu rencontres, il est patient avec toi et tu sens qu’il est véritablement intéressé de découvrir la peinture au travers de tes yeux. Il finit même par te laisser un peu d’espace comme pour que tu puisses oublier sa présence –même si c’est bien inutile, tu ne sais pas pourquoi, mais tu es persuadée que même avec tous les efforts du monde cela te serait impossible. Enfin le déclic se fait et plus rien ne peut t’arrêter, tu te lances dans une description par ses autres sens, quelque chose de plus abstrait du coup mais peut-être aussi plus émotionnel. Peut-être un peu trop au fond, tu n’en as pas conscience, mais tu te dévoiles dans cette métaphore.

Tu finis par te rendre compte que tu monologues depuis un petit moment déjà, alors tu t’interromps et t’excuses, c’est plus fort que toi. On t’a reproché tant de fois de devenir un véritable moulin à parole quand il s’agit d’art que tu ne peux t’empêcher de demander pardon systématiquement, comme si c’était inscrit dans ton ADN. Mais il ne semble pas t’en tenir rigueur bien au contraire, te souriant. « Non c'était très bien et agréable. J'ai découvert ici quelque chose de vraiment nouveau et ça me plait beaucoup. » te répond-il avant de tourner son visage vers le tableau. Tu souris et tu rougis un peu, remerciant les Cieux qu’il ne puisse pas le voir, bien qu’une part de toi le regrette tout autant –irrationnel ? Sans doute. « Vous m'avez donné accès à des images et des émotions que j'avais sous le nez depuis des années sans pouvoir les voir. Je les sens, les touches mais là c'est tout autre chose. C'est très prenant comme interprétation. » Ton sourire s’agrandit, tu es touchée par ses mots et heureuse d’avoir pu lui faire découvrir un art que tu aimes autant et surtout qu’il l’ait apprécié. Un art qui lui sera, malheureusement, à jamais inaccessible sans la bonne personne pour lui faire voir à travers ses yeux comme tu viens de le faire. Tu pourrais sans doute passer tes journées à lui décrire tous les tableaux du musée s’il te le demandait autant pour ton amour de l’art et autant, au fond, parce que tu avais apprécié de lui prêter tes yeux en lui parlant de cette toile. Et tu étais prête à recommencer dès qu’il en exprimerait l’envie, et tant que vos emplois du temps respectifs le permettraient, même si le tien était facilement adaptable.

Ton regard s’est porté à nouveau sur la toile, comme aimanté par cette femme solitaire surplombant la foule. « Cette funambule me ferait presque penser à vous. » lâche-t-il en penchant sa tête vers toi. Tu te figes, es-tu réellement si transparente que ça ? En as-tu trop dit quand tu lui as décrit la toile ? Ou peut-être l’a-t-il entendu dans ta voix. Que faire ? Prétendre l’ignorance ? Non tu passerais probablement pour une cruche. Nier ? Non sans doute que nier te trahirait plus encore. Feindre l’étonnement était sans doute la meilleure solution non ? Mais cela serait sans doute un peu trop hypocrite, tu le sais, c’est de ta faute s’il l’a deviné. Tu soupires. En réalité, tu n’as pas la moindre envie de lui mentir, une part de toi avait même probablement envie qu’il te découvre pour que tu te sois ouverte autant. « Peut-être parce que c’est moi qui vous l’ai décrite et que… eh bien elle me fait un peu penser à moi. » admets-tu avec un semblant de tristesse dans la voix. Tu aimes ce tableau, cette femme forte qui y est représentée, mais cela te fait mal d’avouer qu’au fond, si tu n’es jamais vraiment seule, tu te sens souvent esseulée même au milieu d’une foule bruyante. Peut-être est-ce le fléau de ce siècle, avec tous ses réseaux sociaux qui sont censé nous rapprocher, nous connecter mais qui nous isolent plus qu’autre chose. « Je pense que pour réellement aimer une œuvre, il faut qu’elle nous parle, qu’on puisse s’imaginer entrer à l’intérieur du tableau, sans s’y retrouver hors propos. Mais ça reste mon opinion, tout le monde ne le partagerait pas forcément. » te sens tu obligée d’expliquer, sans doute un peu aussi pour détourner la conversation de ta ressemblance un peu trop flagrante avec la Funambule.
© Gasmask



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