Seelies cannot lie.feat. Caleb Lightwood, Megara Nichols + Lehr O'Siodhachain
« Megara. »Elle ne se lassera jamais du timbre affectueux qu’emploie le faerie chaque fois qu’il croise sa route, à elle ou à tout autre membre de sa famille. Si Dimitri devait rencontrer une seule personne pour comprendre que toutes les créatures obscures ne sont pas des monstres, c’est bien Lehr. Il dévoue toujours son âme à la protection des autres, avait toujours fait preuve d’une aide précieuse auprès de la rébellion, et mieux encore, il s’était occupé de la jeune fille alors qu’elle n’était qu’une petite fille, et au-delà même, avait veillé sur elle alors qu’il n’avait plus eu la moindre obligation envers elle, revenue auprès des « siens » à l’institut de Chicago en 1996. Pour Megara, les « siens » sont deux : Les néphilims, et les faeries, quand bien même ne partageait-elle pas le sang de ces derniers. Caleb le fait, et il les méprise. Ironie de la situation, ironie qui lui passe lorsqu’elle entend le Lightwood simplement dire
- Ouai c'est moi... lorsqu’elle l’appelle. Lehr, de son côté, ne manque pas de l’appeler Alec. Megara a tendance à oublier qu’elle s’est entichée de la copie conforme d’Alec Lightwood. Après tout, elle ne l’a pas connu. Lehr, si. Rapidement, elle essaie de faire des présentations, mais évidemment, la jovialité émanant de Dimitri dans la chambre de la rousse s’était peu à peu… Refroidie. Pour ne pas dire envolée.
- Non, je connais pas. Evidemment, et quand bien-même l’aurait-il connu, qu’il ne lui aurait pas parlé. Le brun fit volte face vers la rousse, elle brutalement, elle comprit ce qu’avait dû ressentir le Titanic en heurtant l’iceberg avant de couler. Quoique, un bateau ça ne ressent rien (
#choquéedéçue) or, Megara, elle ressent tout. Elle ressent surtout l’animosité bien présente chez le jeune homme, et quand bien même s’y était-elle préparée … Eh bien, ça pique.
- Je sens que ce n'est pas une coïncidence. Je comprends mieux ta précipitation à vouloir venir t'entraîner. Elle pince les lèvres, avec une moue désolée. Elle était partagée entre l’envie d’aller dans ses bras pour lui demander de la pardonner, et celle de lui faire une grimace pour le traiter de vieux rabat-joie.
« Je … Je tenais à te le présenter... » Bafouille-t-elle alors pour toute justification. Et c’est vrai. Elle n’est pas prête à lui présenter tous ses amis qui sont des créatures obscures, évidemment, mais Lehr est probablement le plus gentil de tous, le plus attentionné, et celui à qui elle doit le plus la vie, elle, comme beaucoup d’autres Néphilims. Il embrassa les cheveux roux de Megara affectueusement, et elle leva les yeux vers lui avec un petit sourire timide alors qu’enfin il reprit la parole.
« Disons que j’ai plutôt connu son ancêtre, la ressemblance est troublante, même si elle ne s’arrête qu’à l’extérieur. » Meg roule des yeux, et mord sa lèvre inférieure, comme s’il venait d’aborder un sujet sensible, bien qu’il le fasse sans animosité. La jeune femme sait qu’Alec et Isabelle sont un sujet délicat pour les Lightwood… A raisons.
« Mais j’ai entendu quelques petites choses à son sujet, qui semble être toutes vraies en plus, même celles qui te concernent aussi Meg’chou. » Immédiatement, le regard de la jeune femme se tourne vers Dimitri, et elle se détache légèrement de son étreinte avec Lehr pour se retrouver entre les deux hommes, les observant tour à tour avant d’arrêter ses yeux émeraude sur le faerie.
« Oh quoique tu aies pu entendre, ne t’en formalise pas trop, tu n’as pas idée des rumeurs qui peuvent courir sur moi. » Murmure-t-elle avec innocence. Bien que les rumeurs en rapport avec Dimitri soient probablement vraies, après, tout dépend de leur contenu. On ne peut donc pas avoir de tranquillité ici ?
« Habituellement j’ai plutôt à faire avec d’autres Nephilims quand je viens aider, ou sa jumelle, et j’ai déjà sauvé Syrielle une fois. Mais mes relations avec les Lightwood s’arrêtent là pour cette génération. Mais je suppose que je vais être amené à croiser un peu plus souvent celui-ci, je suppose que les félicitations sont de rigueur. » Lehr revint alors étreindre Megara, qui haussa les sourcils, ses épaules s’affaissant. Elle connaît le faerie depuis vingt-cinq ans, et l’affection qui perce dans sa voix va bien au-delà de simple félicitations pour un couple. D’ailleurs, elle ne l’avait jamais entendu féliciter qui que ce soit pour une simple relation en naissance, et ce n’est pas comme si elle venait de se marier avec Dimitri.
« Lehr ? » Commence-t-elle, mais bien vite il reprend la parole, la prenant de court, pris dans une effusion d’émotions qui au lieu de plaire à Megara, ne la faisaient que pâlir de mot en mot.
« Sebastian est déjà au courant ? Je suppose qu’il ne l’a pas spécialement bien pris ? Il doit probablement penser que vous êtes trop jeunes, je lui parlerais si tu as besoin. » Et voilà que d’un coup, Meg ressemble à Dimitri. Aussi tendue, aussi froide, aussi inexpressive que lui. Quoique, progressivement, son teint avait tourné au blanc, et son regard s’était écarquillé de stupeur. Non…
« Megara ? Tout va bien ma belle ? » Le timbre de voix inquiet de Lehr ne parvient même pas à la rousse, qui vacille et s’écarte des deux hommes en reculant pour heurter le mur d’un couloir, alors que Lehr venait de tendre une main pour prendre sa température. Elle s’affale presque de son maigre corps contre le faerie. Elle n’est pas malade. Elle n’est… Pas malade. Elle est … Son regard paniqué se tourne vers Dimitri, et sa mâchoire se contracte avant qu’elle ne regarde Lehr, qui avait de toute évidence compris.
« Meg’, ma chérie, peut-être que tu ferais bien de t’asseoir. » Elle lève les yeux vers lui, et ce n’est plus de la panique qui abrite ses grands yeux verts, non, c’est bien plus profond. C’est une véritable terreur qu’il y a dans les yeux bordés de larmes de Megara, qui voit progressivement dans son esprit les pièces d’un puzzle s’assembler lentement. Ses nausées, son sommeil exagéré, tous ces symptômes qu’elle avait mis sur le compte d’un trop plein d’entraînements et de trop peu de repos. Elle s’agrippe finalement à l’épaule du blond, et demande d’une voix blanche :
« Dis-moi que tu mens, Lehr. » La phrase probablement la plus ridicule qui soit. Ses doigts tremblent autour de sa prise, et doucement, prenant conscience de ce qu’elle vient de dire, elle relâche le vêtement du faerie en passant une main sur son visage, jetant un regard en biais vers Dimitri, encore Dimitri… Toujours Dimitri.
« Les fées ne peuvent pas mentir. » Jamais. Elle reprend, la panique s’ajoutant à la terreur cette fois ci :
« Tu … Tu te trompes ! On a ... J’ai toujours… » Qu’elle bafouille, avant de suspendre ses mots. Oui, ils se sont toujours protégés. Si on met de côté la première fois qu’ils ont couché ensemble, il y a déjà de ça un peu plus d’un mois. Et la seconde, il y a quelques semaines. Les fois suivantes, ils avaient été plus consciencieux. Trop tard. Et là, c’est le choc. Elle s’effondre, elle qui ne pleure que rarement en public. Son monde s’écroule, alors que la vérité s’amorce progressivement à ses yeux. Elle supplie désormais le blond aux grands yeux bleus, elle le supplie, le cœur battant, le cœur meurtri :
« Dis-moi que tu te trompes... Je t’en prie. » Mais il est rare, voir impossible qu’il fasse erreur, autrement, il n’aurait jamais pris soin de la féliciter aussi sérieusement.
Son attention se reporte sur Dimitri, qui a probablement fini par mettre en place les choses dans son esprit. Un court instant, son regard glisse sur son visage, alors qu'il se tient toujours à une distance raisonnable de la jeune femme qui, malgré elle, s'était aussi éloignée du faerie, ayant un soudain besoin d'air. Secouant toujours la tête de gauche à droite, elle tourne le dos au brun, trop effrayée à l’idée de déceler une quelconque émotion dans son regard. Et une en particulier : Du dégoût. Parce que c’est toujours comme ça que ça se passe, dans les romans : La femme, cette catin, inspire le dégoût à l’homme qui demande en premier lieu si elle a été voir ailleurs. La paume de la rousse se porte à son ventre, son ventre encore si plat, si parfaitement plat que jamais elle ne se douterait de ce qu’il pouvait abriter, à cause d’une erreur, d’une petite erreur, emportés par un trop plein d’émotions. Son autre main passe dans ses cheveux roux, alors qu’elle lève les yeux vers Lehr pour lui expliquer les choses en une phrase :
« Ce n’était pas prévu. » Non seulement ce n'était pas prévu, mais ce n'était surtout pas possible.
Ça l'est parfaitement, lui murmure sa conscience, qui lui claque au visage les images de ses étreintes non protégées avec Dimitri dans la pénombre de ce parc, puis, dans l'émotion de l'instant, dans sa chambre, à quelques pas d'ici. Un écart de conduite, qui leur est fatal à tous les deux : Elle est enceinte. Et de Dimitri. Tout à coup, l'espace semble tourner autour d'elle, et ses jambes se dérobent, lui offrant un tête à tête rapproché avec le sol du couloir, alors qu'elle vacille et fait un malaise. La prochaine fois, Lehr, si tu pouvais faire preuve de plus de tact.