Le soleil est déjà haut dans le ciel, dévoilant quelques étoiles ici et là, illuminant doucement cette ville qu'était Chicago. J'étais sorti pour entraîner Lux histoire de lui botter les fesses, enfin, non, soyons sympathique j'avais juste botté ses fesses une fois...Histoire de la mettre dans le jus. J'avais par la suite retrouvé la meute qui chassait, une balade assez agréable qui faisait en sorte de me sortir de cette dépression qui c'était petit à petit offerte à moi. Trois ans. Voilà trois ans que mon cœur avait cessé de battre. Comme brisé en milles morceaux, à présent, il tentait de se reconstruire malgré la vive douleur qui ne cessait de m'envahir. Treize ans de mariage ça ne s'oublie pas en un claquement de doigt, surtout chez un loup. Quoi que, j'étais sur que même un Terrestre aurait ressenti autant de peine que j'en avais éprouvé. J'avais été bien soutenu. Aussi bien par mon meilleur ami Ashen, que par ce guérisseur Lehr ou encore Syrielle et bien d'autres encore. Nous étions un peux comme une famille depuis tant d'années, moins pour certains. Le Quantum devait être bien animé à cette heure-ci, laissant des loups y boire tranquillement quelques verres, servant de repère à cette meute à laquelle j'appartenais. Je n'avais pas travaillé aujourd'hui, j'étais en congé. Malgré ça mon bipeur restait sans cesse accroché à ma ceinture. Médecin aux urgences ce n'est pas de tout repos, je travaillais d’arrache pieds et j'avais des horaires de folies. J'avais appris à diviser mon temps entre la meute, la rébellion et mon boulot. Pas facile, car souvent, je revenais totalement exténué. Je me retrouve donc à la porte de l'entrepôt dit abandonné, il ne l'était pas tant que ça vu que le bruit de nombreux rires résonnaient à l'intérieur.
J'entre sans me faire prier. Une dizaine de loups sont rassemblés. Certains ris, certains discutes tout simplement et Ashen ne semble pas présent. Rapidement, je fais le tour de la pièce pour saluer mes compagnons. La plupart étaient devenus des proches, des frères, d'autres récemment arrivés, étaient néanmoins intégrés avec une vitesse affolante. Je ne suis pas homme associable, loin de là. D'ailleurs, depuis quelques mois je reprenais goût à la vie comme un oiseau recommencerait à voler. Il me manquait toujours, je ne pourrais pas l'oublier, mais je devais continuer d'avancer. Pour lui, pour moi, pour nous. J’aperçois une petite tête blonde se dessiner non loin. Inutile de savoir qui c'est, pour l'instant, la meute ne comptait que deux demoiselles et pas des moindres. Meira. Une louve que j'avais prise sous mon aile lors de son arrivée, me sentant redevable envers Lehr de son soutient, j'avais juré de prendre soin de cette petite louve. C'était il y a plus ou moins un an, depuis, notre relation avait évoluée entre rires et plaisanteries. Une vraie complicité de gamins. Je m'approche tapant sur l'épaule d'un loup au passage, alors que celui-ci sous l'impacte, enfonça son nez dans la mousse de sa bière. Non ce n'était pas fait exprès, quoi que, j'aurais voulu faire mieux je n'y serais pas arrivé. Plusieurs rires moqueurs résonnent dans le bar, alors qu'il grogne légèrement d'irritation mais pas méchamment. Il me connaît, ça fait quinze ans que je suis dans les parages, il ne vaut mieux pas me faire chier. Je me fraye un chemin jusqu'à la jeune demoiselle et, brusquement, je passe mes bras autour de sa taille la soulevant du sol en criant un.
« PUDIIIIIIING »
Certes, très puérile de la part d'un homme de trente-quatre balais, mais j'étais ainsi fait et rien ne me changera, enfin, pas actuellement en tout cas. Je la dépose sur le sol tout en relâchant mon étreinte pour la libérer. Posant mon cul sur une table juste derrière moi, je faillis écraser les cacahuètes d'un compère. J'étais bon à enfermer mais j'étais de bonne humeur, ce qui était déjà une bonne nouvelle en soit. « Comment va ma petite louve favorite ? »
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