(luxie) under the tree

under the tree

J’étais comme à mon habitude, un peu tête en l’air. J’avais donc choisi de me promener, l’air ailleurs. Comme toujours. Mon calepin à la main, je marchais dans la nature, et Calumet Park était le meilleur endroit pour moi. J’avais déchaussé mes petites ballerines et j’étais pieds nus dans l’herbe. C’était con hein, parfois je devais passer pour la hippie de service, la fille complètement déconnectée, peace and love. Mais je n’étais pas forcément tout ça. J’étais pas habillée de longues robes ou sarouels de diverses coloris frappants. J’étais pas sous l’influence de l’herbe … même si un petit joint à l’occasion ne fait pas de mal, je n’étais pas du tout ce que les gens ont comme stéréotype de la « hippie moderne ». C’était mon esprit absent, un peu artiste surtout qui prenait le dessus. Me donnant ainsi un air d’éternelle rêveuse, je passais toujours pour beaucoup plus jeune que mon âge. Pas que je sois vieille, mais … à l’école de Léa souvent on me prend pour sa soeur. C’est flatteur mais …

Je m’étais encore disputée avec Charlie, et je ne pouvais pas rester à la maison du coup. C’était le souci de devoir habiter ensemble. Si vous saviez le nombre de fois où je me maudis de ne pouvoir pas dire non à Léa. Mon petit bout d’ange qui n’a pourtant plus de maman, et qui se retrouve avec un père déprimé et une marraine pas vraiment proche de son père. Et pourtant on s’est laissés faire l’un comme l’autre. Manipulés comme de vulgaires jouets entre les mains de la petite fille.

Trouvant un coin sympa, je m’arrêtais et pris soin de me mettre en tailleur, je m’en fichais si mon jean avait des traces d’herbe ou de terre après, c’était après tout fait pour être usé un pantalon. Et la nature y’avait que ça de vrai. M’étirant un petit peu, je m’adossais à l’arbre près duquel j’avais élu domicile et finis par prendre mon calepin comme d’habitude et crayonner un peu au hasard, juste pour évacuer mon stress et ma frustration de la dispute avec Charlie.

under the tree

Je m’étire en baillant à m’en décrocher la mâchoire. Être une jeune louve ça fatigue punaise ! Surtout quand votre patron qui est aussi le chef de la meute dans laquelle vous êtes destinée à faire partit, vous entraîne dur ! Pas de boulot encore aujourd’hui c’est comme une sorte d’arrêt maladie assez long on va dire ça comme ça ! Peut importe, les rayons du soleil à travers ma fenêtre étaient chaud et c’est si agréable sur ma peau nue ! Je me sent de bonne humeur aujourd’hui, et le fait que je vois souvent Nathan en ce moment n’a rien à voir… ok un peut j’avoue ! Enfin bon, le soleil y est aussi pour quelque chose ! Aller debout feignasse ! Je  me lève et me prend un café sur mon canapé devant la télévision, puis fini par aller me laver. Il fait beau dehors, donc je décide de me maquiller assez naturellement, de lâcher mes cheveux, j’enfile un jean boyfriend avec des trous aux genoux et aux cuisse et un tee-shirt blanc à col rond. une paire de tennis et je prend mon petit sac en cuir à lanière ample sans oublier les lunette de soleil ! Je marche aujourd’hui, pas envie de prendre la voiture, je m’arrête au parc et en marchant je contemple ce qu’il se passe autour de moi. Il n’y a pas trop de monde aujourd’hui et je dois avouer que ça me rassure quand même !

Les écouteurs sur les oreilles, je ne veux pas me laisser distraire, malheureusement je n’ai pas chargé mon téléphone depuis deux jours et la batterie me lâche. SHIT. Je me résille alors à marcher sans musique quand souvent mon ouïe est attiré par un bruit assez souple, comme un coup de crayon sur une feuille ! Je cherche alors d’où ça vient, j’ai toujours été attirée par les artistes ! OH j’y crois pas ! LUX ! Je me dirige alors vers elle et me met en face. « Salut ! » Un grand sourire aux lèvre, j’enlève mes lunettes de soleil ! « Lux! Quelle surprise c’est ouf ça ! Je ne pensais pas te revoir ici ! » Elle doit me prendre pour une dingue ! Moi et ma soudaine joie de vivre, on dirait une cinglée ! « Tu te souviens de moi ? »

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Calée contre le tronc de cet arbre, j’étais dans un moment de passion pure, juste moi et mon crayon. J’avais besoin de pouvoir mettre sur le papier toute cette colère … moi qui n’était pourtant pas habituellement une personne anxieuse ou même colérique, il semblait que Charlie arrive à un point de fou à me mettre en colère. Surprenant, je ne suis pas du tout comme ça, et en général dessiner n’est pas une échappatoire, mais toujours un plaisir. Mes dessins s’en ressentent un peu ces temps ci. Si j’avais souvent un trait de crayon plutôt « rond » maintenant c’est bien plus saccadé, plus violent ou même dur.

Alors que je suis en pleine extériorisation si on peut dire ça comme ça, j’entend une voix qui m’apostrophe, un peu surprise je relève la tête les sourcils fronçés. Reconnaissant immédiatement mon amie Angie, je souriais largement sentant tout d’un coup la colère qui m’habitait auparavant s’échapper. « Salut ! » je lui adressais un très grand sourire. Une très bonne surprise, ce qu’elle ne manquait pas de relever. « Lux! Quelle surprise c’est ouf ça ! Je ne pensais pas te revoir ici ! » Alors que je hochais positivement de la tête elle continuais. « Tu te souviens de moi ? » De nouveau je hochais positivement de la tête, mais de manière encore plus prononcée. « Angie! Mais oui bien sûr! » dis-je en me décalant un peu pour lui laisser sans le verbaliser de la place à mes côtés. « Quelle agréable surprise. » dis-je posant dans l’herbe mon calepin dont le dessin était … une sorte de démon ou … bref, rien d’important. J’étais tout à fait heureuse de la voir. « Comment vas-tu depuis le temps? »