Let's have some fun! -Cerelia

Ma dernière prestation tire à sa fin. Accompagnée de trois autres filles, nous dansons sur la scène d’une manière tout à fait sexy sans être grossière. C’est ce que j’aime dans ce boulot : être danseuse sans être considérée comme une stripteaseuse. Le burlesque, c’est à la fois provocateur et classe, sensuel et artistique. TATTIE EST LAAA MA CHÉRIE! Je reconnaîtrais cette voix entre milles. En plus, rares sont les personnes qui entrent ici accompagnées d’une pluie de pétales de roses. J’ai rencontré Cereza ici même et j’ai tout de suite sentie qu’elle était une fée. J’ai été charmée par son honnêteté, son excentricité sans limite et sa bonne humeur. Maintenant, je la considère comme une marraine -ce qui est assez ironique étant donné le cliché de marraine la bonne fée. En plus, elle me gâte comme ce n’est pas permis! Je ne refuserais jamais une telle opportunité. Dès qu’elle est entrée, j’ai arrêté de danser, surprise, mais personne ne le remarque car ils sont trop occupés à la fixer. Il n’y a aucun doute là-dessus, cette femme sait comment attirer les regards. Lorsqu’elle monte sur la scène je viens à sa rencontre. CEREZA! Ma voix sonne comme celle d’une petite fille de 5 ans, mais je m’en fiche. Je suis contente de la voir. Je vais probablement avoir des ennuis à cause de cette subite interruption, mais je m’en occuperai plus tard. Le spectacle est fini citoyens! Fermez vos gueules et prenez votre compensation! Sur ces paroles, elle lance des billets verts dans leur direction et ils s’empressent de les ramasser. Bordel, cette femme n’arrêtera jamais de me surprendre. Elle jette carrément son argent par les fenêtres, mais j’imagine que cela va de soi quand on est richissime. Adios! Je pars avec tata! Toujours habillée de mon habit(X), je la suis vers la sortie. Qu’est-ce que tu fais là tata? Y’a un soucis? Je crois qu’elle est très bien outillée pour régler ses problèmes toute seule, mais je serai toujours prête si elle a besoin d’aide. Je n’aime pas nécessairement le fait qu’elle soit neutre dans cette histoire, mais il est difficile de se battre sans motivation. Moi, j’en ai une. Pour ceux qui se demandent si je vais sortir dehors vêtu ainsi, la réponse est oui. Pourquoi pas? Je ne me fais jamais de soucis pour ces détails. En plus, je suis invisible à côté d’elle.

Heureusement, tata s’empresse de faire taire mes doutes. Oh ma chérie! Je n’ai aucun soucis! Au contraire, je t’emmène pour qu’on s’amuse! Ce soir on sort ma jolie! Le Cockoriko club tu connais? Jamais entendu parlé de ce club, mais Dieu sait que j’adore faire la fête. Je vis pour ainsi dire la nuit. C’est un club de danseurs nus qui vient tout juste d’ouvrir au centre-ville et je compte bien bénir l’inauguration de ma présence! Surprise, je m’étouffe en entendant ses paroles. Pardon? Danseurs nus! Tu me fais marcher? Une fois que j’ai fini de tousser, un large sourire s’installe sur mes lèvres. Je ne suis jamais allée dans un tel endroit, mais je sens que la soirée sera épique. En fait, tout prend un grain de folie quand Cereza est là. Du coup, je sens une certaine frénésie s’emparer de moi en pensant aux plans qu’elle nous réserve pour ce soir. Puis, je pense à quel point j’aimerais que Meira soit là pour partager cette soirée avec nous. Je prends intérieurement note de l’y emmener un de ces jours. Felicity, la compagne de vie de Cereza, me salut en un jappement et je vois sa queue toute frisée frétiller sur le banc. J’adore les chiens -et surtout Princesse Felicity Mcfireshot 36e du nom. Cela va de soi étant donné que je suis, en quelque sorte, à moitié canine. Je m’installe confortablement dans sa décapotable rose bonbon, que je surnomme affectueusement la «Princesse mobile», et je laisse la fée faire son rituel : toujours porter un foulard sur sa tête et des lunettes de soleil lorsqu’elle conduit. Il n’y a bien qu’elle pour porter des lunettes de soleil pour ne pas être déconcentrée par sa propre beauté. Une fois la voiture en marche, je monte le son de la chanson qui passe à la radio et je chante tout en me dandinant tout le long du trajet. Bordel, je me sens comme une poupée Barbie dans cette bagnole.

Je siffle en jetant un coup d’œil à Cereza lorsque je vois la file d’attente. Ni une ni deux, la fée nous entraîne vers l’entrée joliment décorée par des rideaux bleu azur. On ne dépasse pas mesdames! Le gardien de sécurité, épaules larges et crâne rasé, accepte cependant l’argent que tata lui offre et nous laisse passer. Il n’y a pas faute, l’argent est la réponse à tout. Vient ensuite un second avertissement, cette fois destiné à Felicity. Voilà, une seconde liasse de billet et le tout est réglé. On ne dit pas à Cereza Bayonett ce qu’elle peut faire ou non! Lorsqu’elle sort des phrases du genre, je l’aime deux fois plus. Cette femme ne se laisse vraiment pas marcher sur les pieds et j'adore ça. Lorsque nous entrons enfin, je sens mon souffle se couper. Cet endroit, l’ambiance, les couleurs : je ne peux qu’aimer. Le club est somptueusement décoré avec des tons de bleu azur, de blanc et de noir. Plusieurs personnes sont déjà arrivées, mais les danseurs sont bien entendus dans leur loge. Par contre, les serveurs sont absolument à croquer dans leur petit short noir moulant avec pour simple accessoire un nœud papillon au cou. L’un d’eux passe à côté de nous et nous offre des cocktails. J’en prends un volontier et lui pince une fesse lorsqu’il repart. Bah quoi? Il faut bien s’amuser. Je lance un regard outré à Cereza. Ces mecs sont des bombes! Bordel! Un second mâle vient nous voir et nous escorte jusqu’à un luxueux divan. Les yeux rond et la bouche grande ouverte, je continue à observer les lieux et les membres du personnel. Tu sais que t'es ma tata favorite?

La langue sortie et la bave au coin de la bouche -métaphoriquement bien sûr- je ne peux qu’être charmée par les muscles bien sculptés des hommes dans la salle. Me voyant m’extasier devant le physique des plus attrayants des serveurs, la fée me répond que je ne suis pas au bout de mes peines. Attends un peu de voir les danseurs ma chérie, ça va être la fiesta dans ta culotte ma cocotte! En réaction à une remarque aussi crue et amusante à la fois, je pouffe de rire, une expression outrée au visage. Cette chère Cereza est à elle seule une masse de contradictions qu’il est intéressant de découvrir. Madame vit dans un château, mais donne des montants exorbitants à qui le veut bien. Elle est une femme sophistiquée, mais n’a absolument pas peur de sortir des propos crus. Elle adore venter ses qualités et se considérer comme privilégiée, mais est également généreuse, altruiste et aimante. Je n’aurais probablement jamais la chance de découvrir toutes les facettes de cette femme et encore moins d’entendre toutes les aventures qu’elle a vécues, mais j’apprécie grandement le peu que je sache. Posant mes fesses sur le divan V.I.P., j’en profite pour dire à mon accompagnatrice à quel point je l’apprécie. Effectivement, Cereza est ma tante favorite. J’avoue ne pas très bien me rappeler si j’en ai seulement déjà eu une, mais j’aime celle que j’ai trouvée en cette fée excentrique et absolument adorable. Je la remercie lorsqu’elle me tend un verre et je trinque avec elle, un sourire satisfait sur les lèvres. Prépare toi ma chérie, la soirée ne fait que commencer! Je sens que je me rappellerai de cette soirée très très longtemps après qu’elle se soit terminée. Les fées ne peuvent tout simplement pas mentir, alors lorsqu’une fée dit quelque chose, vous pouvez être sûrs que ce sera véridique. À peine le temps de boire quelques gorgées qu’un adonis au corps de rêve monte sur la scène. Je fais une mimique d’appréciation à Cereza avant de reporter mon regard sur le jeune homme. Micro en main, il semblerait qu’il va nous faire un petit discours pour commencer la soirée. Pour débuter la soirée, j’inviterais Delia Ioannis… QUOI?... à me rejoindre sur la scène. Bouche bée, je reste ainsi figée telle une statue sur le divan, les yeux écarquillés et la bouche ouverte. C’EST L’HEURE DE LA RIDE DE TA VIE! ALLEZ LANCE-TOI!, hurle Cereza comme si nous étions toutes seules. Buvant le reste de mon verre d’une traite, je me lève et parade comme une princesse avant d’aller rejoindre l’apollon sur la scène. Les gens dans la salle sifflent d’approbation et d’encouragement et je rigole en montant les marches dans mon habit sexy de burlesque. L’auditoire va probablement croire que c’est arrangé vu mes vêtements, mais cela ne m’empêchera pas de profiter de chaque seconde. J’ai l’habitude que les regards soient braqués sur moi au club de burlesque, mais j’avoue qu’une certaine frénésie s’empare de moi en pensant à ce qui m’attend. On me propose une simple chaise au milieu de la scène où poser mon postérieur. Une fois cela fait, la musique part et je ne peux plus refermer ma bouche. À peine j’ose cligner des yeux par peur de perdre une miette du spectacle. Le rythme de la chanson (X) est tellement sensuel que j’ai l’impression de me liquéfier sur place. D’un mouvement expert, le beau blond commence à bouger en rythme avec de parfaits mouvements de bassins juste sous mon nez et ses yeux verts sont braqués sur moi alors que son corps et le mien entrent en contact. Un sourire ravageur aux lèvres, il sait exactement ce qu’il a à faire et maîtrise son élément. Moi, je le dévore des yeux, subjuguée, alors que mon rythme cardiaque accélère et qu’une agréable chaleur se forme en moi. Il s’éloigne par la suite de moi pour danser un peu pour l’audience et j’ai une très agréable vue sur ses fesses. D’un mouvement brusque, il enlève son pantalon et se retrouve en string. Les femmes dans la salle font des sons s’approbation, cries et disent des commentaires à son intention alors que je ris tout en matant ses fesses parfaites. Avant même que j’aie le temps de m’en rencontre compte, le jeune homme m’avait prise dans ses bras pour me déposer sur le sol. Son entre-jambe dans la figure alors qu’il œuvre dans un rythme sensuel, quasiment couché sur moi, je crie d’enthousiasme, les yeux écarquillés.  La chanson quasiment finie, nous nous relevons tous les deux, moi les cheveux en bataille et lui toujours aussi sexy, et il me désigne alors que les filles applaudissent comme des malades dans la salle. Les jambes molles, j’ai bien peur de trébucher dans les escaliers, mais heureusement ce n’est pas le cas. Je m’assois sur le sofa, le souffle court. Un beau brun aux yeux bleus arrive alors et tend la main à Cereza pour l’inviter à se joindre à lui. C’est à son tour! Allllleez! Je m’occupe de Felicity! Je pousse quasiment la fée dans les bras du bel homme.